Au cœur du bocage vendéen, le village de Puybelliard vous invite à un fascinant voyage dans le temps. Ce circuit pédestre vous fera découvrir l’histoire riche et passionnante de cette ancienne cité médiévale, aujourd’hui rattachée à la commune de Chantonnay. Des ruelles étroites aux imposants monuments, chaque détour vous dévoilera un nouveau pan du patrimoine local. Préparez-vous à remonter les siècles, des origines féodales jusqu’à la Révolution française, en passant par l’âge d’or commercial de Puybelliard.
Un circuit accessible à tous pour découvrir l’histoire locale
Le circuit « De Venelles en Ruelles » a été conçu pour permettre à tous les publics de découvrir le patrimoine historique de Puybelliard de manière ludique et instructive. Voici les principales caractéristiques de cette promenade dans le temps :
- Longueur du parcours : 1,8 km
- Durée moyenne : 1h à 1h30 (selon le rythme et les arrêts)
- Difficulté : Facile, accessible à tous
- Type de circuit : Boucle
- Balisage : Panneaux explicatifs tout au long du parcours
Ce circuit peut se faire à pied ou à vélo. Il est idéal pour une sortie en famille ou entre amis, permettant de combiner activité physique douce et découverte culturelle. Les panneaux explicatifs jalonnant le parcours fournissent des informations détaillées sur l’histoire et l’architecture des différents lieux traversés.
Les origines de Puybelliard : une histoire millénaire
Avant de nous lancer dans l’exploration du circuit, plongeons-nous dans les origines fascinantes de Puybelliard, dont l’histoire remonte à plus de mille ans.
Une place forte stratégique dès le Xe siècle
L’histoire de Puybelliard commence véritablement au Xe siècle, lorsque les vicomtes de Thouars décident d’y établir une place forte. Le choix de cet emplacement n’est pas anodin :
- Le site est situé sur un puy, c’est-à-dire une élévation naturelle offrant une position défensive avantageuse
- Il se trouve au carrefour de plusieurs voies de communication importantes, notamment les routes reliant Nantes à La Rochelle et Poitiers à Les Sables-d’Olonne
- La proximité du Lay, fleuve côtier vendéen, facilite les échanges commerciaux
Cette position stratégique va rapidement faire de Puybelliard un centre névralgique du pouvoir féodal dans la région.
L’essor de la cité au Moyen Âge
À partir du XIe siècle, Puybelliard connaît un développement important :
- Construction d’une enceinte fortifiée autour du château
- Édification d’une église romane (l’actuelle église Saint-Pierre-ès-Liens)
- Installation d’un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Marmoutier
- Octroi de privilèges commerciaux favorisant l’essor économique
La cité devient progressivement un centre commercial important, attirant marchands et artisans. Les foires de Puybelliard acquièrent une renommée qui dépasse largement les frontières du Poitou.
L’apogée commerciale aux XVe et XVIe siècles
C’est véritablement à partir du XVe siècle que Puybelliard atteint son apogée économique. La cité devient alors :
- Un carrefour commercial majeur entre le Poitou, l’Anjou et l’Aunis
- Un lieu réputé pour ses foires et marchés, attirant des marchands de toute la région et même au-delà
- Un centre de production textile important, spécialisé dans les draps et les toiles
Cette prospérité se traduit par la construction de nombreuses demeures bourgeoises et l’embellissement des édifices publics, dont beaucoup subsistent encore aujourd’hui.
Le déclin progressif à partir du XVIIe siècle
Plusieurs facteurs vont contribuer au déclin progressif de Puybelliard à partir du XVIIe siècle :
- Les guerres de religion qui frappent durement la région
- La concurrence croissante d’autres centres urbains comme Fontenay-le-Comte
- Le déplacement des axes commerciaux vers d’autres itinéraires
La Révolution française marque la fin définitive de l’autonomie de Puybelliard, qui est rattachée à la commune de Chantonnay en 1790. Malgré ce déclin, la cité a su préserver un riche patrimoine architectural et historique, que nous allons maintenant découvrir à travers le circuit « De Venelles en Ruelles ».
Étape par étape : à la découverte des trésors cachés de Puybelliard
Notre parcours débute sur la place centrale de Puybelliard, véritable cœur historique du village. De là, nous allons explorer les différents sites remarquables qui jalonnent le circuit, en suivant l’ordre proposé par les panneaux explicatifs.
1. La place du marché : témoin de l’activité commerciale passée
Notre première étape nous plonge directement dans l’histoire économique de Puybelliard. Cette vaste place était autrefois le théâtre de foires et marchés réputés dans toute la région.
- Les anciennes halles : Bien qu’elles aient aujourd’hui disparu, des documents d’archives attestent de leur présence jusqu’au XIXe siècle. Ces halles couvertes abritaient les étals des marchands lors des jours de marché.
- Les maisons à arcades : Plusieurs bâtiments bordant la place conservent des arcades en rez-de-chaussée, vestiges des anciennes boutiques qui animaient le cœur de la cité.
- La fontaine centrale : Installée au XIXe siècle, elle remplace un ancien puits qui servait à l’approvisionnement en eau des habitants et des commerçants.
Cette place était le poumon économique de Puybelliard, attirant des marchands venus parfois de très loin. On y négociait principalement :
- Des produits textiles (draps, toiles)
- Du bétail (bovins, ovins, porcins)
- Des céréales (blé, seigle, avoine)
- Des produits d’artisanat local (poterie, vannerie, coutellerie)
Les foires de Puybelliard étaient réputées jusqu’en Espagne, preuve de l’importance commerciale de la cité à son apogée.
2. La rue de la Venelle : un voyage dans le temps architectural
En quittant la place du marché, nous empruntons la rue de la Venelle, l’une des plus anciennes et des plus pittoresques de Puybelliard. Cette ruelle étroite et sinueuse offre un véritable condensé de l’architecture locale du XVe au XVIIIe siècle.
- Maisons à pans de bois : Plusieurs exemples de ces constructions typiques du XVe et XVIe siècles sont encore visibles. Les façades alternent bois et torchis, créant un effet décoratif caractéristique.
- Fenêtres à meneaux : Ces fenêtres divisées par des croisillons de pierre sont emblématiques de l’architecture Renaissance. Elles témoignent de la prospérité des propriétaires à cette époque.
- Portes sculptées : Certaines demeures arborent encore de magnifiques portes en bois sculpté, ornées de motifs végétaux ou héraldiques.
La rue de la Venelle illustre parfaitement l’évolution de l’habitat urbain à Puybelliard au fil des siècles. On peut y observer :
Période | Type de construction | Caractéristiques |
---|---|---|
XVe – XVIe siècles | Maisons à pans de bois | Étages en encorbellement, toits à forte pente |
XVIIe siècle | Maisons en pierre | Façades plus régulières, lucarnes ouvragées |
XVIIIe siècle | Hôtels particuliers | Architecture classique, cours intérieures |
Cette diversité architecturale témoigne de la vitalité économique de Puybelliard et de l’évolution des goûts et des techniques de construction au fil du temps.
3. L’église Saint-Pierre-ès-Liens : un joyau de l’art roman
Notre parcours nous mène ensuite à l’église Saint-Pierre-ès-Liens, véritable joyau de l’architecture romane en Vendée. Cet édifice, dont les parties les plus anciennes remontent au XIe siècle, a connu de nombreuses modifications au fil des siècles.
- La façade occidentale : Elle présente un beau portail roman encadré de colonnettes à chapiteaux sculptés. Au-dessus, une large baie en plein cintre éclaire la nef.
- Le clocher-porche : Ajouté au XVe siècle, il donne à l’église sa silhouette caractéristique. Sa flèche en pierre culmine à plus de 40 mètres.
- La nef : Couverte d’une voûte en berceau brisé, elle est flanquée de bas-côtés ajoutés au XIIIe siècle pour agrandir l’édifice.
- Le chœur : Il se termine par une abside semi-circulaire percée de trois fenêtres romanes d’origine.
L’église Saint-Pierre-ès-Liens recèle de nombreux trésors artistiques, parmi lesquels :
- Des chapiteaux sculptés du XIIe siècle, représentant des scènes bibliques et des motifs végétaux
- Un retable baroque du XVIIe siècle, orné de colonnes torses et de statues en bois doré
- Des vitraux du XIXe siècle, réalisés par l’atelier Lobin de Tours
- Une Pietà en pierre polychrome du XVe siècle, remarquable par son expressivité
L’église a connu plusieurs campagnes de restauration, dont la plus importante au XIXe siècle sous la direction de l’architecte Charles Joly-Leterme. Ces travaux ont permis de préserver l’essentiel de la structure médiévale tout en adaptant l’édifice aux besoins du culte moderne.
4. La tour de l’ancienne prison : vestige des fortifications médiévales
En quittant l’église, notre attention est attirée par une imposante tour circulaire : il s’agit de l’unique vestige encore debout des anciennes fortifications de Puybelliard. Cette tour, qui servit longtemps de prison, nous rappelle le passé militaire de la cité.
- Date de construction : XIIIe siècle, probablement sous le règne de Louis IX (Saint Louis)
- Hauteur : Environ 20 mètres
- Diamètre : 8 mètres
- Épaisseur des murs : 2 mètres à la base
La tour présente plusieurs éléments architecturaux caractéristiques des fortifications médiévales :
- Des meurtrières étroites permettant le tir à l’arc ou à l’arbalète
- Un chemin de ronde au sommet, protégé par des créneaux
- Une porte en hauteur, accessible uniquement par une échelle amovible
À l’origine, cette tour faisait partie d’un ensemble défensif bien plus vaste, comprenant :
- Une enceinte fortifiée d’environ 800 mètres de circonférence
- Plusieurs tours de guet réparties le long du rempart
- Des fossés remplis d’eau, alimentés par une dérivation du Lay
- Deux portes fortifiées contrôlant l’accès à la c